Nuit d'hiver 2010 part II
(suite du texte précedant. Texte écrit pendant une période difficille)
C'est en ces heures sombres où la fièvre monte que les souvenirs viennent troubler ma gorge d'un spasme glauque.
Le soleil tarde à venir en cet hiver sans vie et ces heures qui défilent comme les conviés aux honneurs martèlent mon ennui d'une gravité sordide. J'ai froid.
Le réveil sonne, au loin. Me suis-je assoupi? J'ai encore déliré comme un apôtre sans dieu, machinalement.
Le petit-déjeuner passe mal, la cigarette encore pire. Je regarde la télévision un instant, histoire de calmer cet esprit surchauffé. Et c'est reparti; on repousse la pierre en haut de la montagne.
Une douche et je pars au travail. J'aime me livrer au labeur comme un mouton au boucher. Retrouver quelques regards complices, me mêler à cette jungle sociale.
Certaines heures sont longues, mais la routine aide à se fixer dans le présent. Le passé me fait vomir et l'avenir m'angoisse.
Mes réflexes de timide sont toujours vivaces et je ne comprends pas comment je peux encore me figer devants ces sourires.